« Je vais réfléchir »

« Je vais réfléchir »

Par Claude Volery, directeur de Plus Sept Consulting sàrl

« Je vais réfléchir »

Quoi de plus frustrant que d’investir du temps et de l’énergie à conseiller un client qui, finalement, réplique qu’il veut réfléchir et qui repart sans réaliser son achat? Nous autres, vendeurs, savons bien que ce n’est qu’une façon détournée de nous avouer qu’il n’est pas convaincu et qu’il ne reviendra certainement pas!
 
Et pourtant la moitié de ces clients soi-disant indécis avait l’intention d’acheter… que s’est-il passé?

Temps de lecture : 60 secondes

Observer les réactions de son client, son langage non verbal, son changement de position

Trouver la corde sensible des clients indécis

  • « Je vais réfléchir » n’est qu’une excuse qui trahit que le client n’est pas convaincu.
  • Pourtant 5 clients indécis sur 10 prévoyaient vraiment de réaliser leur achat.
  • Analyser et observer son interlocuteur pour comprendre ses motivations d’achat.
  • Focaliser son argumentaire de vente sur la corde sensible du client.
  • Attention à l’excès d’enthousiasme du vendeur et au risque de « survendre ».

Ces fameux clients indécis…

Avez-vous parfois des clients qui vous répliquent soudainement « Je vais réfléchir! » puis disparaissent sans rien acheter, apparemment pas convaincus par vos conseils et indifférents au temps que vous leur avez consacré? Combien de fois est-ce que cela vous arrive chaque semaine? Et combien de ces personnes reviennent vraiment?

En réalité, seul un individu sur dix a peut-être besoin de plus de temps pour prendre sa décision. Parmi les autres, certains sont de simples curieux, pas vraiment intéressés et certainement pas prêts pour un achat. Ou alors ils « font leur marché » et vont de magasin en magasin, en quête du prix le plus bas.

Néanmoins, sans tenir compte des badauds et des vrais indécis mentionnés ci-dessus, 50% des clients qui prétendent vouloir réfléchir sont venus chez vous avec la ferme intention d’acheter, séance tenante! Mais ils repartent les mains vides. Pourtant le vendeur est compétent et a investi toute son énergie pour conseiller une solution adaptée. Que s’est-il passé?

Identifier les motivations d’achat du client

Malgré sa bonne volonté, le vendeur n’arrive pas toujours à accrocher son client, à l’enthousiasmer. Il tente souvent de le persuader avec les mêmes explications utilisées avec succès précédemment. Mais c’est sans compter que chaque individu est différent et qu’un argument important pour l’un peut être insignifiant pour l’autre. Pour convaincre son interlocuteur, il est indispensable d’identifier sa motivation d’achat: la sécurité, l’orgueil, la nouveauté, le confort, l’argent, la sympathie. En écoutant ses questions et en l’observant, il est relativement aisé de repérer sa priorité, voire sa préoccupation, parmi ces 6 catégories généralement reconnues.

Le client sécurité pose des questions sur la fiabilité de l’offre, le respect des délais, la tenue du budget, la solidité du produit et sa durée de vie, mais aussi peut-être sur la garantie, les possibilités d’échanges ou de rétractation. Celui qui privilégie l’orgueil cherche des marques connues, bien identifiables, mais également la reconnaissance du vendeur et de son patron. Le client nouveauté est avide de produits hi-tech, de nouvelles générations, de versions 2.0, de nouveaux matériaux, de nouvelles options. Celui qui favorise le confort souhaite ne pas devoir changer ses habitudes, il cherche la facilité, un apprentissage rapide et minimal, un entretien simple, un vendeur disponible. Méfiez-vous du client argent: il ne veut pas forcément payer le moins possible, mais il est peut-être à l’affut de la meilleure affaire, même à un prix élevé, ou parfois il est prêt à dépenser une somme importante, mais espère en avoir le maximum pour son argent. Celui qui recherche la sympathie attend du vendeur qu’il soit particulièrement accueillant et agréable, mais il souhaite peut-être aussi avoir des affinités avec le magasin, la politique commerciale, la gamme de produits (écologie, développement durable…).

Rappelez-vous, il faut absolument écouter les questions du client pour identifier sa motivation prédominante. Au vendeur ensuite d’articuler son discours en conséquence et de privilégier les arguments en rapport direct avec cette motivation d’achat.

Il est contre-productif de s’étendre sur la garantie (sécurité) et sur une éventuelle remise (argent), par exemple, si le client recherche avant tout un produit très tendance (nouveauté) et une marque (orgueil). Pensez aux geeks qui, 12 heures avant le lancement d’un nouvel iPhone, font déjà la queue devant les magasins Apple pour faire partie des tout premiers heureux acheteurs… inutile de leur parler du prix qui risque de diminuer rapidement et des possibles maladies de jeunesse! Si le déphasage semble évident ici, ces erreurs flagrantes sont hélas souvent constatées dans les surfaces de vente. J’observais récemment une dame qui affichait fièrement son sac à main monogrammé et sa montre de luxe, qui posait des questions typiquement « orgueil », mais à qui le vendeur (un opticien) n’a jamais mentionné ni la marque de la monture ni celle des verres qu’il proposait… la cliente est repartie sans acheter en disant vouloir réfléchir!

Renforcer le sentiment de liberté

En plus d’un éventuel décalage entre les arguments du vendeur et la motivation du client, ce dernier risque de prétexter devoir réfléchir s’il se sent forcé d’acheter. Car si tout le monde aime acheter, personne n’aime se faire vendre quelque chose! En tant que client, n’avez-vous jamais eu l’impression que le commercial en face de vous essayait de vous forcer la main en vous présentant une solution dont vous n’étiez pas entièrement convaincu? À ce moment, la principale préoccupation est de gagner du temps et de se débarrasser du vendeur trop insistant. Techniquement, on parle alors de sentiment de liberté. Plus le client se sent libre de prendre sa décision, plus il y a de chances qu’il achète. Au contraire, s’il se sent forcé, ne serait-ce qu’à cause d’un surplus d’enthousiasme du vendeur, il se défend en quittant le magasin au plus vite… et en lançant un « je vais réfléchir! ».

Pour renforcer ce sentiment de liberté, et maximiser ses chances de réaliser la vente, il suffit de rappeler explicitement au client hésitant que c’est son choix, sa décision d’acheter. Il sentira ainsi la pression retomber et sera plus disposé à s’engager dans un achat.

Toucher la corde sensible

Nous ratons trop fréquemment des ventes parce que nous ne touchons pas la corde sensible de notre client. De plus, emportés par notre enthousiasme, nous le submergeons d’informations, peut-être importantes pour nous, mais qui souvent ne sont pas déterminantes pour lui et qui finissent par lui faire oublier ce qui lui plaît vraiment dans notre proposition.

Alors, dès à présent, identifiez la motivation d’achat de vos clients et renforcez leur sentiment de liberté: vous conclurez plus de ventes!

Faites parler votre client!

Faites parler votre client!

Par Claude Volery, directeur de Plus Sept Consulting sàrl

Faites parler votre client!

Le vendeur a généralement tendance à parler trop, beaucoup trop! D’une part parce qu’il veut témoigner la connaissance de son offre et se profiler comme un interlocuteur hautement professionnel. De l’autre, inconsciemment, pour reporter le moment où le client reprendra la parole pour, peut-être, poser une question délicate.
 
Néanmoins, de nombreuses études et analyses démontrent que les meilleurs vendeurs, ceux qui concluent le plus de ventes, sont ceux qui parlent le moins…

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Faire parler son client pour mieux comprendre ses besoins

  • Le vendeur ne devrait parler que 1/3 du temps, le client 2/3.
  • Poser des questions ouvertes pour faire parler des besoins, des idées, des envies…
  • Toujours poser une question de plus pour obtenir une réponse plus riche.
  • Faire parler pour témoigner son intérêt et valoriser son interlocuteur.
  • Faire parler ne veut pas dire laisser parler!

Les vendeurs parlent trop

« Si nous avons deux oreilles et une bouche, c’est pour écouter deux fois plus que nous parlons ».

Cette citation du philosophe chinois Confucius nous concerne tout particulièrement, nous qui travaillons dans la vente, car les vendeurs ont tendance à parler beaucoup trop!

Il est d’usage de dire que le client devrait s’exprimer deux tiers du temps et le vendeur un tiers seulement. Cette règle ne doit pas être appliquée à la lettre, mais il faut retenir que c’est le client qui devrait avoir la parole la plupart du temps. Vous avez certainement déjà été confrontés à un vendeur qui n’arrêtait pas de causer… l’avez-vous vraiment écouté jusqu’au bout?

Nous sommes tous concernés!

Je vous entends déjà répliquer que c’est peut-être vrai dans d’autres domaines, mais que dans votre branche et pour votre activité ce n’est pas possible. Comment faire alors que vous devez présenter un portefeuille de produits ou de prestations aussi large, sans parler des multiples combinaisons et autres options disponibles?

C’est justement parce que vous évoluez dans un environnement compliqué et que vous proposez des solutions complexes qu’il est important de faire parler votre client. Posez-lui des questions sur ses envies, ses idées, ses besoins, les situations dans lesquelles il va profiter de votre offre… Plus vous obtiendrez d’informations et mieux vous répondrez à ses attentes. N’hésitez pas à lui demander ce qui l’a enthousiasmé avec sa solution actuelle, ce qui lui a éventuellement compliqué la vie, ce qui lui plaît dans votre proposition et ce qu’il imaginait différemment. Ne vous contentez pas d’un « je n’aime pas celle-là » ou « je préfère celle-ci », essayez de savoir pourquoi.

Faire parler ou laisser parler?

Méfiez-vous tout de même… « faire parler » ne veut pas dire « laisser parler ». Le vendeur doit faire parler son client en lui posant des questions précises dans l’objectif de lui proposer la meilleure solution pour lui. Il n’est pas question de laisser parler son interlocuteur de la pluie et du beau temps, de son chien, de ses vacances ou de sa belle-mère!

Au moment de conclure la vente, posez des questions si votre client vous dit, par exemple, qu’il veut réfléchir. Demandez-lui ce qui le fait hésiter, pourquoi il n’arrive pas à se décider, ce que vous pouvez faire pour l’aider à prendre sa décision, s’il souhaite encore une explication, comment vous pouvez l’accompagner dans son processus de décision.

Les vendeurs les plus performants

Maintenant, mettez-vous dans la peau de votre client. Pour une fois il n’a pas eu à subir l’interminable monologue d’un vendeur. Au contraire, il a pu s’exprimer, il a été écouté et compris, il a eu du plaisir à parler de ses envies et de ses besoins, il s’est senti valorisé, important.

L’expérience montre que les vendeurs les plus performants, ceux qui ont le plus de succès, sont ceux qui font parler leurs clients. Alors, vous aussi, parlez un peu moins et posez des questions!

Pas de concession sans contrepartie: un principe essentiel pour négocier efficacement

Pas de concession sans contrepartie: un principe essentiel pour négocier efficacement

Par Claude Volery, directeur de Plus Sept Consulting sàrl

Pas de concession sans contrepartie : un principe essentiel pour négocier efficacement

Pour négocier efficacement, le professionnel expérimenté ne fait pas de concession sans contrepartie. S’il est souvent plus confortable d’accepter une requête de la partie adverse sans lui demander de compensation, c’est une attitude soumise qui compromet l’issue de la négociation, qui désavantage le négociateur et qui provoque un rapport de force déséquilibré.

Pas de concession sans contrepartie pour celui qui veut négocier efficacement.

Pas de concession sans contrepartie

  • Négocier = Confronter ≠ Vendre.
  • Aucune raison valable ne justifie l’abandon d’une contrepartie.
  • Le sacrifice est une exception s’il est motivé par un gain tactique.
  • Celui qui veut négocier efficacement ne fait pas de concession sans contrepartie.

Négocier n’est pas argumenter

Argumenter dans le but de persuader un client que son produit est meilleur ou que son offre est plus compétitive ne relève pas de la négociation. C’est une démarche de vente pure, sans réelle confrontation, où l’on tente de convaincre la partie adverse par un jeu d’arguments et de contre-arguments.

Il y a véritablement négociation lorsqu’un acheteur et un vendeur soutenant des positions initialement divergentes se confrontent afin de trouver un terrain d’entente et une solution satisfaisante pour chacun. Les parties cherchent alors à obtenir un maximum d’avantages de leur adversaire en faisant un minimum de compromis. Le processus de négociation se termine une fois l’accord trouvé.

Ainsi, par définition, la négociation est un échange de concessions qui permet d’aboutir à un accord. Et qui dit échange, dit forcément contrepartie!

L’importance stratégique de la contrepartie

La négociation est l’étape ultime de l’entretien de vente. Le commercial a préalablement convaincu son client avec ses arguments et le fait même de se trouver en phase de négociation confirme l’intérêt de l’acheteur pour l’offre du vendeur. La négociation témoigne de l’objectif commun aux deux parties de trouver un accord et de travailler ensemble. Le jeu des concessions-contreparties permet alors de se rapprocher l’un de l’autre et de trouver la solution satisfaisante souhaitée.

Pour les raisons suivantes, le commercial qui sait négocier efficacement ne fait pas de concession sans contrepartie:

  • La contrepartie est une barrière érigée face aux futures demandes. Après une concession, demander une contrepartie évite une surenchère de “toujours plus” provoquée par la partie adverse. C’est refuser d’entrer dans une spirale de demandes non recevables et d’exceptions qui compromettront finalement l’accord recherché par la négociation.
  • La contrepartie limite l’emprise de la partie adverse. La démarche témoigne que nous ne sommes pas d’accord d’entrer dans un rapport de force déséquilibré qui nous contraindrait à accepter n’importe quoi. Le client est roi, bien entendu, mais il ne domine pas.
  • Par sa démarche de refuser toute concession non compensée, le commercial se profile comme un négociateur de haut niveau. Il souligne ainsi son professionnalisme, ses compétences et sa cohérence. Les deux parties souhaitent conclure une affaire et seuls des professionnels compétents et engagés sont en mesure d’arriver à un accord, idéalement gagnant-gagnant.

Les risques de la concession sans contrepartie

Dans la pratique, de nombreux motifs incitent le négociateur à faire des concessions sans demander de compensations à la partie adverse. Ce sont généralement de mauvaises raisons qui, de plus, risquent grandement de compromettre l’issue de la négociation.

  • Faire une concession sans contrepartie pour améliorer une situation déjà tendue.
    Renoncer à demander une contrepartie dans le but de ne pas dégrader un climat déjà défavorable (particulièrement lors d’une négociation soutenue) est la porte ouverte à de futures demandes irrecevables que le négociateur devra tôt ou tard rejeter. Son interlocuteur, habitué jusque-là à un marchandage facile, n’en sera que plus contrarié. La tension entre les deux parties va rapidement augmenter, produisant précisément l’effet inverse de ce qui était recherché par le négociateur.
  • Faire une concession sans contrepartie pour conserver une bonne relation.
    Comme ci-dessus, l’acceptation d’une première requête sans exiger de contrepartie va stimuler son interlocuteur à devenir toujours plus demandeur et à augmenter sa pression. Inévitablement, ses exigences vont se multiplier et la relation va se détériorer.
  • Ne pas demander de contrepartie pour s’accorder une trêve.
    Particulièrement dans une négociation tendue et suite à des demandes insistantes et répétées, le négociateur peut être tenté d’accepter trop facilement une exigence de la partie adverse afin de relâcher temporairement la pression. L’issue sera hélas la même que décrite précédemment, avec une fuite en avant et une perte de contrôle de la situation qui vont stimuler les demandes de la partie adverse.
  • Faire une concession sans contrepartie pour conclure la négociation plus rapidement.
    A l’issue d’une âpre négociation, alors qu’approche enfin l’accord final, il est facile de céder à la facilité de faire une « dernière » concession sans contrepartie afin d’en terminer au plus vite avec la confrontation et de concrétiser la vente. Mais cette démarche conduit inéluctablement à une nouvelle « dernière » demande… puis à une autre! L’accord qui semblait proche est alors reporté et des éléments préalablement négociés risquent d’être abordés une nouvelle fois.

Pas de concession sans contrepartie… même mineure!

Ce n’est qu’au prix d’une préparation minutieuse que le commercial peut négocier efficacement et décider dans le feu de l’action quelle concession il est prêt à faire, dans quel but et moyennant quelle contrepartie: combien coûte la concession, quel en est le bénéfice, y a-t-il une raison stratégique de refuser, le cas échéant quelle est la contrepartie envisageable, etc. Déjà dans la phase de préparation, le négociateur garde toujours à l’esprit qu’il ne fera pas de concession sans contrepartie.

Une contrepartie même mineure est importante, quelle que soit la concession. Il faut souligner qu’une demande insignifiante pour l’un peut avoir une grande importance pour l’autre. Lorsque c’est judicieux, la créativité du commercial et son aisance à évoluer dans la négociation lui permettront de demander une contrepartie notable pour lui bien qu’étant accessoire pour la partie adverse.

Sacrifier une contrepartie afin d’obtenir un avantage décisif

Les joueurs d’échecs connaissent bien le sacrifice, une manoeuvre tactique qui consiste à sacrifier une pièce de moindre importance en vue d’obtenir un avantage ultérieur.

En négociation, certaines situations peuvent également nécessiter un sacrifice et justifier une concession sans contrepartie. Néanmoins, cette démarche doit être tactique de la part du négociateur et réalisée uniquement dans l’objectif d’un gain futur.

Le sacrifice est une pratique courante lorsqu’une équipe de deux négociateurs interagit dans un schéma « bad guy-good guy »: d’entrée de jeu, l’un des intervenants se positionne comme le « good guy », soit le pseudo-allié de la partie adverse, alors que l’autre se comporte comme le « bad guy », l’ennemi. D’entente avec son collègue, le good guy va tactiquement faire une concession et renoncer à sa compensation afin de créer un climat propice à obtenir d’autres avantages. Le bad guy intervient dans une deuxième phase pour faire une demande de compensation plus agressive. Pour négocier efficacement, il est indispensable que les deux intervenants conviennent au préalable de la stratégie à adopter.

Négocier avec efficacité

Par définition, la négociation est une confrontation et un échange de concessions. Mais c’est surtout une phase constructive qui confirme l’intérêt des deux parties à trouver une solution acceptable afin de travailler ensemble. Même si le négociateur ne fait pas de concession sans contrepartie, c’est une démarche à aborder avec un esprit ouvert et positif.

Intervenez-vous prochainement dans une négociation? Quelles concessions seriez-vous prêts à faire et contre quelles compensations? Pas de concession sans contrepartie?

L’importance de l’écoute active dans la communication interpersonnelle

L’importance de l’écoute active dans la communication interpersonnelle

Par Claude Volery, directeur de Plus Sept Consulting sàrl

L’importance de l’écoute active dans la communication interpersonnelle

L’écoute active dans la communication interpersonnelle est une technique qui favorise la bonne compréhension de son interlocuteur. Dans un entretien de vente ou de négociation, l’écoute active est une compétence relationnelle qui aide à obtenir de son client des informations plus pertinentes. Mieux informé, le commercial peut argumenter de manière plus ciblée et plus convaincante. Savoir écouter, c’est vendre mieux!

L'écoute active dans la communication verbale permet au commercial de vendre mieux, de vendre plus.

L’écoute active dans la communication interpersonnelle

  •  Une technique pour se mettre sur la même longueur d’onde que son interlocuteur.
  • Le commercial mieux informé argumente de manière plus ciblée et vend mieux.
  • L’écoute active dans la communication, ce sont 6 interactions essentielles.
  • Ne pas tomber dans l’interrogatoire + pas besoin d’être toujours d’accord.

Définition de l’écoute active

Entendre un message ne demande aucune attention. C’est une démarche passive qui ne requiert pas de volonté particulière. A contrario, écouter est un processus actif et délibéré qui exige de la concentration, de l’énergie et de la réflexion. Mais encore faut-il savoir écouter et c’est là justement l’intérêt de la technique de l’écoute active.

La définition de l’écoute active telle qu’elle est fréquemment présentée dans les formations de vente et de négociation se limite à l’utilisation du silence ou à la simple reformulation. Mais cette définition de l’écoute active est réductrice. Il s’agit en effet d’une technique de communication qui vise à placer le récepteur d’un message (par exemple un commercial) sur la même longueur d’onde que son émetteur (par exemple le client), privilégiant ainsi la qualité et l’objectivité des informations échangées. L’émetteur se sent alors valorisé, car il est mieux écouté et mieux compris. Dans la vente, c’est un témoignage d’intérêt et de respect qui favorise le développement d’une relation commerciale forte.

Lors d’un entretien de vente ou de négociation, l’usage de l’écoute active dans la communication du commercial va lui permettre d’offrir à son client une plus-value distinctive: il sait comprendre de manière objective ses besoins et peut ainsi mieux répondre à ses attentes. S’appuyant sur la technique de l’écoute active, il est en mesure d’élaborer une argumentation mieux ciblée, plus performante et plus convaincante qui va le privilégier face à ses concurrents. Il augmente ainsi son taux de transformation tout comme la satisfaction globale de sa clientèle.

L’écoute active dans la communication interpersonnelle:  les six interactions pour mieux comprendre son interlocuteur

Basée sur 6 interactions essentielles, la technique de l’écoute active dans la communication interpersonnelle permet de mieux comprendre son client et de mieux répondre à ses besoins:

  1. Le langage du corps, ou communication non verbale
    Nos gestes trahissent nos pensées. C’est pourquoi l’écoute active commence par montrer visuellement son intérêt à son interlocuteur. Adopter une position ouverte et disponible. Exemple pour un face à face assis: visage souriant, tête et nuque droites, buste très légèrement incliné vers l’avant (vers son interlocuteur), coudes posés sur la table, pieds bien campés sur le sol. Eviter bras ou jambes croisés, signe d’une position défensive. Toutefois, le plus révélateur n’est pas la position, mais bien le changement de position! Quittancer régulièrement sa bonne compréhension par des hochements de tête discrets.
  2.  

  3. L’écoute active et l’empathie
    L’empathie est la faculté de se mettre à la place d’autrui, de ressentir ce qu’il ressent. Autrement dit, il faut oublier ses préjugés et ses a priori, faire abstraction de son cadre de référence pour se mettre dans la peau de l’autre le temps de l’écouter. Cette approche permet de comprendre plus objectivement les propos de son interlocuteur, de mieux en saisir les tenants et les aboutissants tels qu’il les ressent lui-même.
  4.  

  5. Ne pas interrompre son interlocuteur
    S’il est évident de laisser parler son interlocuteur jusqu’au bout, l’enthousiasme nous fait souvent réagir trop rapidement, nous privant ainsi d’informations que nous ne lui avons pas donné la chance de nous transmettre. Sans exception, éviter les sonneries de mobiles qui ne font que témoigner à son interlocuteur que d’autres personnes sont plus importantes que lui au point de justifier une interruption!
  6.  

  7. Utiliser la force du silence
    Ne pas interrompre son interlocuteur ne suffit pas, il faut le laisser parler “jusqu’à la dernière goutte”. Relisez notre précédent article sur l’utilisation du silence dans notre communication.
  8.  

  9. Poser des questions ouvertes
    Pour clarifier des propos que nous pensons avoir mal saisis ou qui seraient trop vagues, ne pas hésiter à poser des questions ouvertes afin d’obtenir des informations complémentaires qui éviteront tout malentendu: “Que voulez-vous dire par là?”, “Comment pensez-vous donc atteindre cet objectif?”, “Pourquoi souhaitez-vous attendre encore une semaine?”, etc.
  10.  

  11. L’écoute active et la reformulation
    La reformulation consiste à répéter ce que vient de dire son interlocuteur afin de s’assurer de l’avoir bien compris. Dans un entretien commercial, la reformulation prend généralement 4 formes complémentaires:

    • Faire écho à ce qui vient d’être dit en le répétant partiellement: “Vous n’avez pas de budget…”.
    • Répéter exactement les propos de son interlocuteur en utilisant son vocabulaire à lui: “Vous n’avez pas de budget pour engager un consultant…”.
    • Répéter en utilisant son propre vocabulaire : “Lors de l’élaboration de votre budget, vous n’aviez pas donc prévu de vouloir augmenter vos ventes grâce à un consultant…”.
    • Répéter par une interrogation: “Ainsi vous n’avez pas le budget nécessaire à engager un consultant?”

La reformulation a deux avantages. D’abord elle permet de s’assurer d’avoir bien compris ce qui vient d’être dit. Ensuite elle a un effet miroir: en confrontant l’individu à ses propres paroles, elle le met face à la réalité de ce qu’il vient de dire et qu’il n’a peut-être pas pensé ou que lui-même a mal formulé.

L’écoute active dans la communication du commercial

L’écoute active est une technique qui permet d’enrichir notre communication et de mieux comprendre notre interlocuteur. Il faut néanmoins veiller à toujours rester naturel dans la mise en pratique des recommandations ci-dessus. L’écoute active doit favoriser la communication et ne doit surtout pas devenir un interrogatoire! De plus, savoir écouter ne veut pas dire être systématiquement d’accord. Néanmoins, dans une situation de divergence, notre maîtrise de la démarche permettra de comprendre de manière objective la position de l’autre.

Si la technique de l’écoute active paraît évidente, il n’en demeure pas moins qu’elle demande entraînement et pratique pour la maîtriser. Heureusement, les opportunités ne manquent certainement pas dans notre entourage pour apprendre à écouter activement!

Alors, vous vous lancez?

Mini-glossaire de l’écoute active dans la communication

  • Empathie: capacité à se mettre à la place de l’autre afin de percevoir comme lui ce qu’il ressent. “Se mettre dans les souliers” de son interlocuteur pour mieux le comprendre.
  • Reformulation: technique de communication qui consiste à énoncer des pensées de façon plus claire, à les répéter plus précisément. La reformulation est une démarche assertive.
  • Assertivité: faculté de s’exprimer et de défendre sa position et ses droits sans empiéter sur ceux des autres.

La force du silence dans l’entretien de vente

La force du silence dans l’entretien de vente

Par Claude Volery, directeur de Plus Sept Consulting sàrl

La force du silence dans l’entretien de vente

Certes, la force du silence dans l’entretien de vente est un sujet maintes fois abordé dans les formations commerciales. Mais force est de constater que si ce principe reste fondamental, nombre de professionnels expérimentés tendent à oublier que le silence est d’or! Rappel des avantages à utiliser subtilement le silence dans notre communication.

Le super vendeur utilise la force du silence dans son entretien de vente.

La force du silence dans l’entretien de vente

  • Le client reçoit le commercial pour lui parler, pas pour l’écouter!
  • Utiliser la force du silence pour inciter notre interlocuteur à nous en dire plus.
  • Surpris par notre silence, le client va nous en dire davantage pour meubler ce vide.
  • C’est aussi un répit pour structurer nos pensées et préparer nos prochains arguments.

L’importance du silence dans la communication du vendeur

Naturellement l’être humain aime parler de lui, de ses besoins, de ses attentes. Il aime aussi s’écouter parler. Mais dans la vente, cet instinct naturel joue en défaveur du commercial.

Emporté par un élan d’enthousiasme, le commercial a impulsivement tendance à se lancer dans de longs argumentaires et autres énumérations d’avantages destinés à vanter les mérites de son produit ou de sa prestation. Mais son aisance verbale risque de se retourner contre lui, car pour comprendre les besoins de son client, le vendeur doit d’abord savoir l’écouter activement, et aussi diriger l’entretien en posant les bonnes questions, mais surtout parler le moins possible pour laisser s’exprimer son interlocuteur et lui soutirer un maximum d’informations pertinentes.

Alors que notre article sur le défaut du spécialiste concernait le commercial volubile, nous soulignons ici l’importance et la force du silence dans l’entretien de vente.

Le silence est d’or… est-ce pour cela qu’il déstabilise?

Lorsqu’un silence se poursuit plus de 2 ou 3 secondes, nous ressentons un malaise, ces brefs instants nous paraissent alors durer une éternité. Nous avons le réflexe de remplir chaque moment de vide par des paroles, de la musique, un raclement de gorge, un toussotement. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter la radio ou de suivre une émission télévisée: chaque interruption est couverte par un fond musical préparé des professionnels de l’ “illustration sonore”. Quelques notes ou sons suffisent pourvu qu’il n’y ait pas de silence. Est-ce toujours bien vrai que le silence est d’or?

Un silence prolongé incite notre interlocuteur à révéler ses meilleures informations

Ce besoin d’éviter tout silence se retrouve dans chaque échange entre un vendeur et son client, que ce soit un discours commercial, une présentation, une argumentation ou une négociation. Infailliblement, après avoir laissé parler son client, ce réflexe inné pousse à enchaîner immédiatement par une réplique et éviter ainsi toute interruption.

Mais le meilleur commercial prolonge consciemment cet instant sans paroles afin d’utiliser à son avantage la force du silence dans son entretien de vente. S’il ne rétorque pas immédiatement à son interlocuteur et qu’il sait attendre quelques secondes de plus, le client surpris est déstabilisé. Il va alors naturellement reprendre la parole pour meubler ce vide.

Et c’est généralement lors de cette deuxième phase, alors que le client recommence à parler, qu’il va compléter ses propos initiaux et livrer ses informations les plus importantes. Il va expliquer ses attentes ou sa position, donner des détails qui jusque là n’avaient pas été révélés, divulguer des informations plus personnelles, voire confidentielles, citer des éléments qui lui semblaient secondaires alors qu’ils sont peut-être essentiels pour nous.

Attendre quelques secondes de plus quand notre interlocuteur a fini sa phrase, c’est le laisser parler “jusqu’à la dernière goutte”!

La force du silence et ses avantages collatéraux

La force du silence, c’est attendre un instant après que notre interlocuteur ait fini sa phrase pour l’inciter à nous en dire plus. Nous profitons alors d’informations plus nombreuses, fondamentales ou complémentaires et de meilleure qualité. L’information étant le nerf de la guerre, nous profitons ainsi d’un avantage décisif sur nos concurrents!

Garder le silence un instant après que l’autre ait fini de parler présente d’autres avantages plus rarement cités:

  • C’est du temps à disposition pour analyser ce qui vient d’être dit, pour organiser les informations dans son esprit et structurer ses pensées.
  • C’est aussi un répit qui nous permet de préparer nos prochains contre-arguments, d’anticiper.
  • Après un silence, nos paroles sont plus fortes, plus mises en valeur, plus écoutées.
  • Un silence témoigne du respect: les propos de notre client sont importants, notre silence lui confirme notre écoute, notre intérêt et notre réflexion.
  • Finalement, rester silencieux un instant quand l’autre a fini de parler est propice à créer un climat calme et détendu. Celui qui a la force de garder le silence donne confiance et transmet une sérénité certaine.

La force du silence dans l’entretien de vente… profitons-en!

La force du silence dans l’entretien de vente est flagrante et patienter quelques instants avant de répliquer à son interlocuteur semble ridiculement facile. Mais ce malaise engendré par un silence prolongé, nous le subissons aussi. C’est pourquoi il n’est pas si évident d’appliquer sur notre interlocuteur une technique qui nous aussi nous déstabilise! Tout est question de pratique et, avant d’expérimenter cette technique sur nos clients, il est judicieux de s’entraîner sur notre entourage, à la maison, au bureau, au restaurant à midi, en faisant nos courses, etc.

Si le vendeur-beau-parleur reste caricatural, les meilleurs commerciaux ont compris: ils font parler et savent écouter et profiter de la force du silence!

Lors de notre prochain entretien de vente, pensons à l’importance du silence et… taisons-nous!